Alfa Romeo & Sauber
quand la F1 inspire la série
Pour présenter ses nouvelles séries spéciales Giulia et Stelvio Estrema, au caractère sportif affirmé sans concession au confort, le constructeur milanais a choisi Hinwil, en Suisse, où se trouve l’usine Sauber, son partenaire en Formule 1.
La distance entre Thalwil, siège du torréfacteur Illy, dans le canton de Zurich, et Hinwil, base du constructeur de F1 Sauber, de l’autre côté du lac, n’est que d’une quarantaine de kilomètres. Mais les experts d’Alfa Romeo ont conçu un parcours de plus de septante bornes, par monts et par vaux, afin de tester en primeur les qualités routières de la berline Giulia et du SUV Stelvio dans leur nouvelle version, Estrema. Celle-ci se place en haut de la gamme, si l’on considère que la version Quadrifolio fait partie d’un autre univers, plus radicalement orienté sport. Un domaine dans lequel les Giulia et Stelvio ne s’en laissent pourtant pas conter, comme nous avons pu le constater sur ces petites routes lisses comme un tapis roulant, étroites, sinuant dans un paysage de pâtures, verdoyant et ondulé, propret comme un décor de train miniature.
... En organisant la présentation des versions Estrema de Giulia et Stelvio autour du siège de Sauber, Alfa Romeo a voulu souligner le lien entre la marque et le constructeur de ses voitures de Formule 1. Fondée en 1970 par Peter Sauber, l’écurie s’est d’abord illustrée dans l’endurance – avec 26 victoires – avant de s’orienter vers la monoplace et la F1. C’est elle qui a révélé un certain Michael Schumacher.
Une sportivité pour tous les jours
Bien installé dans les sièges sport mêlant cuir et Alcantara noir à surpiqûres rouges, on apprécie le comportement dynamique d’un véhicule propulsé – c’est le cas de le dire – par les mécaniques les plus puissantes – 2.2 litres turbo Diesel 210 chevaux ou 2.0 litres turbo essence 280 chevaux – avec, de série, la suspension active. Ainsi, l’équilibre est parfait, entre le confort et le caractère sportif de la marque au Biscione. Tant Stelvio que Giulia sont à l’aise sur tout terrain grâce à leur transmission intégrale Q4, la boîte automatique 8 rapport et le sélecteur de mode de conduite DNA (Dynamic-Normal-All Weather) le plus perfectionné, avec réglage de suspensions. C’est donc pur bonheur que de parcourir ce réseau suisse parfois surprenant, comme la traversée d’un vieux pont médiéval dallé de pierre et couvert de tuiles. L’ouvrage séculaire est bien sûr à une voie, comme le grand viaduc franchissant le lac de Sihl, avant la traversée du lac de Zurich, en direction de Hinwil.
L’écurie qui a découvert Schumacher
En organisant la présentation des versions Estrema de Giulia et Stelvio autour du siège de Sauber, Alfa Romeo a voulu souligner le lien entre la marque et le constructeur de ses voitures de Formule 1. Fondée en 1970 par Peter Sauber, l’écurie s’est d’abord illustrée dans l’endurance – avec 26 victoires – avant de s’orienter vers la monoplace et la F1. C’est elle qui a révélé un certain Michael Schumacher. Entamé fin 2017, pour la saison 2018, le partenariat avec Alfa Romeo a été renouvelé en juillet 2021. En débarquant près des bâtiments qui n’ont cessé de grandir avec le temps, pas moyen de se tromper : plusieurs semi-remorque Iveco arborant la livrée de l’Alfa Romeo F1 Team Orlen annoncent la couleur. « Cette usine est exactement à l’opposé de celle où nous fabriquons les voitures à la chaîne, avec de nombreux fournisseurs extérieurs », s’exclame Alessandro Nardizzi, directeur communication d’Alfa, « ici, elle produit chaque pièce elle-même, à la main, pour deux voitures ». Et quelles voitures : les C42 qui, pilotées par Valtteri Bottas et Guanyou Zhou, ont déjà récolté 13 points, pour se positionner à une honorable sixième place au Championnat du monde après les trois premiers grands-prix.
« Et pas d’enregistrement, hein ! »
Les portes d’une écurie de Formule 1, dont les secrets technologiques sont les trésors, ne s’ouvrent pas plus facilement au quidam que celles des chambres fortes de la Banque nationale suisse. Les consignes pour accéder à ses ateliers sont très strictes, les téléphones portables éteints, avec des pastilles occultantes sur les objectifs. « Vous êtes là, pendant deux heures, membre du team, alors, s’il vous plaît, sentez-vous à l’aise, lance Axel Kruse, CEO de Sauber Technologies, avant de prévenir : « et pas d’enregistrement, hein ! ». La saison de F1 battant son plein, la petite usine ne grouille pas de monde. « On travaille depuis plus d’un an sur les spécifications de la saison 2022 », explique Alessandro Cinelli, ingénieur responsable de l’aérodynamique, devant un modèle réduit à 60 % de la C42. « Maintenant, nous sommes dans l’amélioration permanente, et ce modèle est essentiel. » Aspect crucial dans la compétitivité sur la piste, l’aérodynamisme est l’objet de toutes les attentions à l’usine, comme en témoigne l’immense et puissante soufflerie : propulsé à 288 km/h par un gros ventilateur de 66 tonnes, l’air y circule en circuit fermé, afin de récolter plusieurs millions de données par jour sur le modèle de la voiture. On fait de tout à Hinwil, des pièces fondues et usinées traditionnellement, d’autres fabriquées par addition de couches de poudre de métal ou de plastique (impression 3D), d’autres encore en plastique renforcé de fibres de carbone, toutes technologies de pointe. Mais elles ne seraient que peu de choses sans la récolte et l’analyse massives de données, en soufflerie, sur la piste, dans le simulateur de pilotage, lui-même hautement perfectionné, avec écran à 180 degrés.
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