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La montre-bracelet ultime
Seule une poignée d’entreprises ont pour vocation d’atteindre des sommets que nul autre n’a jamais gravis avant. Dans le secteur automobile, Bugatti affiche cette volonté de s’élever à des niveaux sans précédent et de créer la surprise avec des technologies de pointe. Il en va de même pour Parmigiani dans le domaine de l’horlogerie. Leurs chemins étaient dès lors voués à se croiser. Récit d’un partenariat unique.
Ettore Bugatti a conçu sa première automobile en 1909, a acquis gloire et renommée dans les années 20 sur les circuits avec sa Type 35 et ses prouesses technologiques ont inspiré le monde des décennies durant. Pourtant, le constructeur disparaît après la Seconde Guerre mondiale. Mais en 1998, le groupe Volkswagen rachète les droits sur la marque et la remet à l’honneur sept ans plus tard avec la Bugatti Veyron, une super sportive produite à quelque 450 exemplaires en dix ans. Michel Parmigiani est, depuis longtemps déjà, un maître-horloger restaurateur d’horloges anciennes complexes et d’automates lorsqu’en 1996, l’occasion lui est donnée de créer sa propre marque. La même année, les montres Parmigiani voient le jour dans le petit village de Fleurier dans le Val-de-Travers. Michel Parmigiani, qui est alors indépendant et crée lui-même à peu près toutes les pièces de ses montres, réussit à conserver sa liberté et à garder intacte l’originalité de ses créations. Une originalité qu’il pourra exprimer pleinement à la suite du passage, en 2001, d’un visiteur venu lui adresser une demande atypique.
La montre ultime qui a nécessité plus de quatre années de développement dispose d’une réserve de marche de pas moins de 80 heures, un exploit dû au montage en série de deux barillets. Un tourbillon volant a été prévu du côté gauche du cylindre tandis qu’une petite flèche indique la réserve de marche à droite.
Bugatti possède à l’époque, avec la Veyron 16.4, la voiture la plus rapide au monde et la marque de Molsheim est à la recherche d’un partenaire en horlogerie. Sans surprise, il a des exigences extrêmement strictes en tête. Son partenaire potentiel doit disposer de connaissances techniques poussées, tutoyer les mêmes sommets artistiques et, de plus, posséder un sens aigu du design et de l’élégance dans les formes. En outre, l’horloger recherché doit être en mesure de travailler de façon totalement indépendante. En 2004, le partenariat entre Bugatti et Parmigiani est officialisé à l’occasion du lancement de la Bugatti Type 370, une montre qui se veut être un hommage à la Bugatti Veyron. À y regarder de plus près, elle est bien davantage qu’une énième montre associée à une voiture. En effet, Michel Parmigiani s’est réellement dépassé en concevant un véritable moteur miniature. Le monde découvre avec stupéfaction cette montre tridimensionnelle dont l’architecture en forme de cylindre constitue déjà en soi une première mondiale. La Type 370 n’est ni plus ni moins qu’un moteur-boîte de vitesses au poignet, avec affichage latéral de l’heure. La poursuite de la collaboration entre les deux marques allait garantir la continuité de cette incroyable technicité.
La voiture de sport ultime
Nombreux pensaient que Bugatti avait conçu un modèle unique et en resterait à la Veyron. Car si ses prestations relevaient du surnaturel et semblaient difficiles à surpasser, il en allait de même de son prix. Le bruit courait également que chaque exemplaire vendu coûtait au groupe Volkswagen une petite fortune. Tout cela n’a pourtant pas empêché le lancement de la Bugatti Chiron l’an passé. Sous le capot : une version très évoluée du W16 de 8 litres doté de quatre turbos. L’ensemble développe environ 1500 ch, soit de 300 ch de plus (!) que la Veyron SS la plus rapide. La Chiron atteint les 100 km/h en 2,4 secondes et les 300 km/h en 13,6 secondes. L’ex-pilote de Formule 1 Juan Pablo Montoya a effectué quelques tests pratiques et il ne lui a fallu que 42 secondes pour atteindre les 400 km/h départ arrêté et s’immobiliser à nouveau. La version de série affiche une vitesse de pointe limitée à 420 km/h, mais qui se situe en réalité autour des 463 km/h.
La bugatti Chiron s’accompagne à nouveau d’une montre tout aussi exceptionnelle et une fois de plus, c’est Michel Parmigiani qui s’est chargé de lui donner naissance. La Bugatti Type 390 est là encore une construction moteur - habitacle - carrosserie inspirée de l’automobile, dont le cœur abrite le calibre mécanique cylindrique PF 390 à tourbillon « volant ». La construction se caractérise par ailleurs par différentes solutions originales comme l’accouplement triangulaire des deux barillets et l’intégration du plus petit roulement à billes jamais produit. Le calibre a été conçu de manière à permettre la réalisation d’une nouvelle série de développements qui doivent encore être mis au point par Parmigiani Fleurier. La petite dernière sera fabriquée en deux versions, en or rose et en or gris, à dix exemplaires chacune seulement…
La montre ultime
La montre ultime qui a nécessité plus de quatre années de développement dispose d’une réserve de marche de pas moins de 80 heures, un exploit dû au montage en série de deux barillets. Un tourbillon volant a été prévu du côté gauche du cylindre tandis qu’une petite flèche indique la réserve de marche à droite. La transmission de l’information entre la structure « moteur » tubulaire et le cadran positionné perpendiculairement est rendue possible grâce à une vis sans fin. En raison de la structure cylindrique du mouvement, l’agencement classique des rouages qui s’interpénètrent a dû faire place à une transmission via trois trains d’engrenages planétaires. Chacun d’entre eux comprend une roue d’engrenage centrale, trois satellites et une couronne dentée fixe. Cet engrenage planétaire inédit comprend le plus petit roulement à billes du monde avec un diamètre de 1,28 mm à peine. Il comprend 12 billes en céramique d’un diamètre de seulement 0,2 mm chacune. L’ensemble des trois trains planétaires comportant chacun 3 roulements à billes ne nécessite aucune forme de lubrification.
Une tige de fixation spéciale assure une double fonction : remonter la montre et la mettre à l’heure. Un limiteur de couple veille à ce que l’on ne dépasse pas la limite lors du remontage. À noter encore la possibilité de retirer le mécanisme de cette structure modulaire tout comme cela peut être le cas pour le moteur d’un supercar nécessitant une inspection approfondie. À l’instar des voitures de course, la conception ne laisse aucune place aux fioritures ni aux éléments décoratifs, car chaque intervention ne poursuit qu’un seul but : améliorer les prestations et garantir la durée de vie. Une bonne partie de la technique - et ses 302 pièces - est visible grâce au cadran transparent, ainsi qu’une partie du « moteur » logé derrière le verre saphir bombé. Si vous regardez attentivement, vous remarquerez que les deux barillets portent chacun une inscription : l’un porte la signature de Louis Chiron tandis que l’autre affiche « le vieux renard », le surnom du pilote.
www.parmigiani.com
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